Uthal (1806)
Enregistré en juin 2015 sous la direction de Christophe Rousset et des Talens Lyriques, Uthal est enfin révélé par le disque et permet de découvrir cette orchestration sans violons dont parlèrent aussi bien Grétry que Berlioz.
Chœur de Chambre de Namur
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset direction
avec Yann Beuron, Karine Deshayes, Jean-Sébastien Bou, Sébastien Droy, Philippe-Nicolas Martin
PALAZZETTO BRU ZANE COLLANA «OPÉRA FRANÇAIS»
À paraître le 10 février 2017
HOMMAGE À MÉHUL (1763-1817)
2017 célébrera le bicentenaire de la mort d’Étienne-Nicolas Méhul, compositeur avant-gardiste et fondateur de l’idée de romantisme musical en France.
Né à Givet (en Champagne-Ardenne), Méhul reçoit ses premiers rudiments musicaux de l’organiste allemand Hanser. Muni d’une lettre de recommandation pour Gluck, il arrive à Paris en 1779 et approfondit sa formation auprès du claveciniste alsacien Jean-Frédéric Edelmann, qui l’initie vraisemblablement à Mozart et à Carl Philip Emanuel Bach ; il compose sous cette influence ses deux premiers opus de sonates pour le clavier. Le retard que met l’Académie royale de musique à monter son opéra Cora, en 1789, pousse Méhul vers l’Opéra-Comique, où il connaîtra ses plus grands succès. Euphrosine est le premier exemple d’un nouveau genre marqué par le style héroïque, cette « musique de fer » qui répond si bien aux nouvelles attentes du public sous la Révolution et le Directoire. Stratonice, Mélidore et Phrosine, Ariodant, sont autant d’œuvres qui font exploser le cadre étroit de l’ancienne comédie mêlée d’ariettes et transforment l’opéra-comique en creuset du futur opéra romantique. La recherche de Méhul vers une expressivité dramatique toujours plus grande fait de lui un virtuose de l’orchestre, comme le prouve, sous l’Empire, Uthal, drame ossianique composé sans violons. C’est alors qu’il élabore, entre 1808 et 1810, ses cinq symphonies. Mais c’est Joseph, drame biblique, qui assurera sa gloire en Europe au XIXe siècle. À l’instar de celui du peintre David, le style de Méhul a évolué au rythme des bouleversements politiques en France ; sous la Restauration, il compose La Journée aux aventures, opéra-comique aux accents « Ancien Régime » dignes d’un Beaumarchais. Il avait déjà illustré la tragédie lyrique avec Adrien et Les Amazones, et le ballet avec Le Jugement de Pâris, La Dansomanie, Daphnis et Pandrose et Persée et Andromède. Atteint de tuberculose, Méhul succombe en 1817.