Adieu Jodie
Nous savions depuis quelques jours déjà que l’implacable destin faisait son œuvre. Il s’est désormais accompli, ce dimanche 16 juin : la soprano belge Jodie Devos, formidable étoile de la scène lyrique, est décédée des suites d’un cancer.
Le choc est d’autant plus terrible que la magnifique trajectoire artistique de Jodie possédait un solide ancrage namurois, du fait de ses études à l’IMEP, puis des premières productions et enregistrements avec Leonardo García-Alarcón et Millenium Orchestra, avec Guy Van Waas et Les Agrémens, et ensuite quelques productions d’opéra mémorables qui lui ont permis sur scène de dialoguer avec le Chœur de chambre de Namur en faisant briller une immédiate et radieuse complicité tour à tour grave et mutine (depuis les Indes Galantes de Rameau jusqu’à la Vie Parisienne d’Offenbach).
Jodie nous quitte au même âge que Mozart, avec qui elle partageait une rare capacité à incarner toute la palette des sentiments humains avec la même souveraine pertinence, de l’émotion tragique au comique débridé.
Demeure le témoignage d’une voix précieuse entre toutes, de celles qui embellissent notre parcours sur terre en prouvant à quel point la musique est en toutes circonstances une compagne indispensable, une confidente à nulle autre pareille.
Pour tout cela, chère Jodie, merci !
Il est de tradition de prétendre que nul n’est irremplaçable … mais c’est faux. Il existe des pertes irréparables, des cœurs inconsolables et des abîmes sans fond…
_Jean-Marie Marchal