Le 23 mars 1783 a lieu à Vienne un important concert qui a joué un rôle considérable dans la réputation de Mozart dans la capitale impériale où il réside depuis 1781. Il est évident que Mozart veut y faire entendre le meilleur de sa production, à la fois dans ce qu’il a composé avant 1781, mais aussi dans ces œuvres les plus récentes. Au répertoire de Salzbourg, il emprunte la Symphonie Haffner dont deux mouvements sont joués en guise d’ouverture et les deux derniers mouvement en clôture du concert. Il y ajoute aussi le long mouvement concertant pour instruments à vent de la Posthorn Serenade. On y trouve deux concertos pour piano, plusieurs airs extraits d’opéras anciens (Lucio Silla, Idomeneo) ou à nouveau, récemment écrits. Il y joue donc ses concertos, et il improvise aussi des variations de piano et même une fugue (parce que l’empereur assistait)… Est-ce un clin d’œil à la remarque de l’empereur qui trouvait qu’il y « avait trop de notes » dans l’Enlèvement au Sérail ? _ Jérôme Lejeune