Sous le règne de Louis XIV (1638-1715), la musique sacrée royale se composait de trois formes essentielles : le Grand Motet (spécificité de la cour de France), le petit motet, et les pièces d’orgue alternant avec le Plain Chant. Le mélange des trois était celui de la Messe du Roi, quotidiennement, mais aussi le corpus de toutes les cérémonies religieuses de prestige des principales églises comme Notre-Dame de Paris ou la Sainte-Chapelle, qui entretenaient des formations musicales de haut niveau. La musique sacrée à Versailles alternait également « l’ordinaire » (l’Office quotidien du Roi) et « l’extraordinaire », comme l’interprétation d’un Te Deum pour une occasion particulière. La célèbre « Pompe » versaillaise, illustrée ici par le glorieux Te Deum de Marc-Antoine Charpentier, réunissant solistes, grand choeur, orchestre, trompettes et timbales, était parfaitement contemporaine des oeuvres d’une exceptionnelle intimité, comme le Miserere de Lalande ou les petits motets de Dumont, dans lesquels la piété de la France baroque se voit sous son visage le plus humain. Enfin dans tout le royaume, la musique d’orgue scandait les cérémonies religieuses, des cathédrales des provinces éloignées, jusqu’à la Chapelle Royale. Quatre organistes se partageaient la tribune de Versailles à l’année (en parallèle des quatre Maîtres en charge de la musique), et faisaient resplendir l’instrument voulu par Louis XIV. Francois Couperin et Louis Marchand en furent les titulaires les plus prestigieux.