Mozart & Neukomm
Mozart: Messe du Couronnement
Neukomm: La Résurrection
Le couronnement dont il s’agit ici est celui de l’empereur du Saint Empire romain germanique Leopold II comme roi de Bohème, qui eut lieu à Prague en 1791. Mozart a écrit cette messe 12 ans plus tôt en 1779. C’est Salieri, alors maître de chapelle de la Cour, qui la choisit et la dirige ce jour-là. Cette messe a été pour Mozart l’occasion de composer une grand-messe solennelle qui va marquer le début d’une nouvelle musique religieuse. Les voyages l’ont manifestement enrichi. À travers cette œuvre et sans modifier les cadres habituels, il a voulu partager avec ses contemporains tout ce qu’il a appris au cours du voyage à Mannheim notamment, et comment il comptait utiliser ce savoir.
On notera dans l’Agnus Dei de cette messe, que le début du solo de soprano annonce de très près le début de l’aria de la Comtesse « Dove sono i bei momenti » des Noces de Figaro, écrit 7 ans plus tard.
Concernant La Résurrection, cette œuvre n’a jamais été donnée en France, elle a été créée à Londres, et jouée une seule fois avec 3 solistes et un chœur, suivant le même plan que l’oratorio de Haendel, La Resurrezione écrit en 1708. Il s’agit d’une coproduction avec le Festival Classica de Saint-Lambert au Canada, une nouvelle occasion de faire entendre la musique de Neukomm. Jean-Claude Malgoire, à l’initiative de ce projet, s’est efforcé durant sa carrière de raviver la mémoire de Neukomm, français d’adoption né à Salzbourg, élève de Michael et Joseph Haydn, compositeur de près de 2000 œuvres pour la plupart conservées à la Bibliothèque Nationale de France. C’est Leonardo García Alarcón qui reprend cette saison la direction musicale du projet.
Ce concert répond à la demande de Versailles qui est sous le charme de Sigismond Neukomm depuis que la Messe de Requiem à la mémoire de Louis XVI a été donnée à la Chapelle Royale. En écoutant La Résurrection, vous pourrez apprécier la grande présence du chœur qui, comme pour tous les oratorios, commente ce qui est dit par les chanteurs. D’après les critiques, il s’agirait du chef-d’œuvre de Neukomm.