Falvetti, Nabucco
Durant dernières années, peu d’œuvres ont suscité auprès du public une émotion aussi intense que celle provoquée par la redécouverte du Diluvio Universale de Michelangelo Falvetti (1642-1692). L’incroyable beauté de la musique de ce compositeur jusqu’alors complètement oublié a touché tous ceux qui s’en sont approchés.
Encouragé par ce succès, le jubilatoire chef Leonardo García-Alarcón s’est attelé à la création d’une autre oeuvre inédite composée en 1683 par Michelangelo Falvetti pour la cathédrale de Messine : Nabucco. Préfiguration du premier chef-d’œuvre de Giuseppe Verdi écrit 130 ans plus tard, ce Nabucco de Falvetti est une œuvre à mi-chemin entre l’oratorio historique et le dramma per musica. L’une de ses grandes figures est Nabuchodonosor, Roi de Babylone qui envahit Jérusalem et en déporta la population. On peut d’ailleurs voir dans ce Nabucco un outil politique de résistance des siciliens à l’oppression espagnole.
La richesse et l’impact de l’écriture musicale de Falvetti entendue dans le Diluvio universale est dans Nabucco constamment égalée voire dépassée. L’introduction évoquant le cours du fleuve Euphrate emporte l’auditeur dans une expérience musicale où les instruments baroques les plus chatoyants (harpe, théorbes) côtoient les sonorités orientales du ney et du kaval (flûtes obliques), du duduk (instrument à anche double comme le hautbois), et de percussions iraniennes. Les magnifiques choeurs à sept voix sont l’exemple même de cette richesse technique et harmonique capable de submerger l’auditeur. L’implication de Leonardo García-Alarcón permet aux voix de s’épanouir pleinement, et fait gronder les chœurs vengeurs du Peuple d’Israël, tout en touchant aux larmes par des plaintes de solistes dignes de Monteverdi…
La direction électrisante de Leonardo García-Alarcón, et l’engagement total de ses interprètes (chœur intense et solistes éblouissants), servent magistralement Nabucco, partition riche et contrastée, subtile et sensuelle, qui fait revivre le drame comme un véritable opéra sacré !
Michelangelo Falvetti (1642-1692)
Nabucco
Oratorio sur un livret Vicenze Gattini
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In recent years, few works have evoked such intense emotion from the audience as the rediscovery of Michelangelo Falvetti’s Il Diluvio Universale (1642-1692). The incredible beauty of the music by this previously forgotten composer has touched all who have encountered it.
Encouraged by this success, the exuberant conductor Leonardo García-Alarcón has undertaken the creation of another unpublished work composed in 1683 by Michelangelo Falvetti for the Cathedral of Messina: Nabucco. A precursor to Giuseppe Verdi’s first masterpiece written 130 years later, this Nabucco by Falvetti is a work that straddles the line between historical oratorio and dramma per musica. One of its central figures is Nebuchadnezzar, King of Babylon, who invades Jerusalem and deports its population. Indeed, this Nabucco can be seen as a political tool of resistance by the Sicilians against Spanish oppression.
The richness and impact of Falvetti’s musical writing heard in Il Diluvio Universale is constantly equaled, if not surpassed, in Nabucco. The introduction evoking the course of the Euphrates River sweeps the listener into a musical experience where the most dazzling Baroque instruments (harp, theorbos) coexist with the oriental sounds of the ney and kaval (oblique flutes), the duduk (a double reed instrument like the oboe), and Iranian percussion. The magnificent seven-part choirs exemplify this technical and harmonic richness capable of overwhelming the listener. Leonardo García-Alarcón’s involvement allows the voices to flourish fully, making the vengeful choirs of the People of Israel roar, while moving to tears with soloists' laments worthy of Monteverdi.
The electrifying direction of Leonardo García-Alarcón, and the total commitment of his performers (intense choir and dazzling soloists), magnificently serve Nabucco, a rich and contrasting score, subtle and sensual, which revives the drama as a true sacred opera!