Pour Leonardo García Alarcón, L’Orfeo de Monteverdi est évidemment une oeuvre fétiche. Avec sa troupe de solistes, le Choeur de chambre de Namur et l’ensemble Cappella Mediterranea, il nous livre sa vision de L’Orfeo : l’oeuvre de Monteverdi est tout autant l’apothéose de la Renaissance que le témoignage du Baroque naissant. C’est bien cela qui nous frappe à l’écoute de ce nouvel enregistrement qui insiste avec tant d’éloquence sur ces contrastes entre les regards parfois nostalgiques vers le passé et les expressions les plus novatrices du langage lyrique. La partition éditée deux ans après la création à Mantoue en 1607 est aussi marquée par ces contrastes ; est-elle la photographie d’un spectacle ou le « cahier des charges » destiné aux futurs interprètes ? En fait, les deux et c’est là que se placent les délicates questions auxquelles doivent répondre ceux qui ouvrent ce précieux document et pour lesquelles Leonardo García Alarcón apporte une réponse respectueuse, inventive et théâtrale.