à paraître le 22 janvier 2021
Armida (1771)
Antonio Salieri (1750-1825)
Dramma per musica en trois actes,
sur un livret de Marco Coltellini
Créé au Burgtheater, à Vienne, le 2 juin 1771
Opéra en version de concert – Première recréation mondiale
Armida : Lenneke Ruiten / Anna El-Khashem (Vienne)
Ismene : Teresa Iervolino
Rinaldo : Florie Valiquette
Ubaldo : Ashley Riches
Chœur de Chambre de Namur
Les Talens Lyriques
Direction : Christophe Rousset
Édition musicale réalisée par Nicolas Sceaux pour Les Talens Lyriques
Ce projet reçoit le généreux soutien de Madame Aline Foriel-Destezet
Ardent défenseur de l’œuvre d’Antonio Salieri (1750-1825), Christophe Rousset poursuit son exploration en exhumant le manuscrit d’un véritable chef-d’œuvre. Cette Armida, dans la forme où elle fut créée à Vienne le 2 juin 1771, se présente comme une parfaite synthèse des styles italiens et français.
Salieri a tout juste vingt ans lorsqu’il aborde l’opera seria. Il choisit le sujet ô combien célèbre des amours de Renaud et d’Armide, tiré de la Gerusalemme liberata (1571-1580) du Tasse. Le livret est l’œuvre de Marco Coltellini (1719-1777), qui collabora avec Gluck, Hasse ou encore Traetta. Il présente une trame très dense en trois actes, qui se concentre sur l’intensité dramatique autour de quatre personnages seulement. La confrontation entre Occident et Orient – le croisé chrétien et une reine syrienne – trouve à Vienne un écho au travers du souvenir des sièges passés des Ottomans. L’œuvre connaît d’emblée un très grand succès.
Avec son premier opera seria, Antonio Salieri préfigure déjà ce que fera Gluck avec son Armide de 1777. La plasticité de sa composition, son originalité et son brio dans ce style d’avant-garde assureront durablement sa réputation, ainsi que, bien plus tard, sa première commande de l’Académie royale de Musique. Enregistrés ces dernières années par Les Talens Lyriques, Les Danaïdes (1784), Les Horaces (1786) et Tarare (1787) sont donc les surgeons tardifs de ce premier grand succès. La création française d’Armida nous permet enfin d’entendre les prémices d’une œuvre opératique qui se déploiera triomphalement par toute l’Europe.