ALESSANDRO SCARLATTI : PASSIO SECUNDUM IOANNEM – RÉPONS POUR LA SEMAINE SAINTE
La Passion selon Saint-Jean d’Alessandro Scarlatti a été donnée en concert en mars 2016 à Namur et à Saint-Trond en Belgique. Les séances d'enregistrement du disque ont été filmées par Ozango et sont diffusées sur Culturebox et sur les plateformes vidéos.
La Passion selon Saint-Jean d’Alessandro Scarlatti est une composition de jeunesse écrite à Naples, où on le sait, la dévotion populaire était particulièrement fervente durant les célébrations de la Semaine Sainte. Cette Passion pourrait-être la première œuvre du genre, écrite en Italie. Son texte est exclusivement celui de l’évangile selon Saint Jean. Dans cette ville où le chant est roi, c’est forcément à une voix de castrat qu’est dévolu le rôle important de l’Évangéliste. En contraste avec son ton déclamatoire et très expressif, les paroles du Christ, une voix de basse, sont soutenues par un ensemble de cordes, dans un style de récitatif accompagné qu’un certain Johann Sebastian Bach reprendra dans sa Mattäus Passion ! Né une vingtaine d’années avant Alessandro Scarlatti, Antonio Nola fut actif également à Naples. Même si, dans les dernières années de sa carrière, il aborde les genres nouveaux avec entre-autres l’usage de la basse continue et le mélange des voix avec les instruments, la polyphonie reste pour lui un langage fondamental.
Leonardo García Alarcón, direction et claviers Solistes Giuseppina Bridelli, soprano Gianluca Buratto, basse
Une coproduction Cappella Mediterranea Chœur de chambre de Namur Millenium Orchestra
Comme pour souligner l’intensité primitive du drame sacré, tout en accusant sa grande intensité poétique comme l’enseignement mystique que l’auditeur est invité à rechercher par lui-même, Alarcon ajoute ici plusieurs Responsori (méditations), extraits du recueil scarlattien de 1705 (conservé à Bologne; et qui regroupe plusieurs pages de Scarlatti de périodes différentes). Belle éloquence collective (excellents choristes du Choeur de chambre de Namur), relief canalisé des solistes choisis, continuo ardent, vif, et pourtant d’un très bon équilibre sonore, à la fois expressif et détaillé… voilà autant d’arguments pour une lecture à la fois méditative et haletante de la Passion. La cohérence, l’unité, la justesse poétique des troupes réunies autour de leur chef, savent ressusciter avec passion, le drame sacré d’Alessandro Scarlatti, à la fin du XVIIè. Voilà qui nuance l’idée d’une école napolitaine, étrangère à toute introspection recueillie, unique école de la virtuosité séductrice. -Classiquenews.com
Incontestablement, Leonardo Garcia Alarcón signe ici une nouvelle réussite. Cet enregistrement se substitue comme référence à ceux de René Jacobs (DHM) comme à celui des Madrigalistes de Bâle (Sony) par sa ferveur toute napolitaine déjà, par la conduite, les phrasés et la souplesse que le chef imprime à l’ensemble, ensuite.- Forum Opéra
On pourra discuter le choix du chef Leonardo García Alarcón d'avoir inséré, au fil du récit évangélique, des Responsori per la Settimana Santa du même Scarlatti, au risque d'alourdir inutilement la charge émotionnelle. Mais l'interprétation lumineuse et habitée du Choeur de chambre de Namur fait tout pardonner. — S.Bo. Télérama